Souvenirs: le procès du financement du PCF

Le second millénaire judiciaire s’achève en France sur fond d’affaires de financements occultes des partis politiques.

La plupart des grands partis ont déjà eu droit à leur procès. Le Parquet n’entend pas en rester là et semble incapable d’envisager que le Parti communiste français ne puisse pas avoir le sien.

A cette fin, avec la participation du pôle financier, le Parquet imagine une fantasmatique « usine à gaz ». Selon ce dossier, le Parti Communiste Français se ferait financer au moyen du produit d’annonces publicitaires publiées dans le journal l’Humanité, commandées et payées par des entrepreneurs, notamment ceux qui  exposent au sein du salon Espace Collectivités qui se tient tous les ans en marge de la Fête de l’Humanité, après avoir été sollicités à cet effet par les entreprises d’un groupe commercial intervenant comme conseil en marchés …

Finalement, seront renvoyés devant le Tribunal correctionnel de Paris après de longues années d’enquête Monsieur Robert Hue, alors secrétaire national du parti communiste français, les dirigeants du journal et de la fête de l’Humanité et plusieurs chefs d’entreprise.

J’intervenais dans cette affaire pour l’un des deux anciens dirigeants du salon Espace Collectivités, manifestation que le Parquet désignait comme étant au carrefour des fraudes qu’il imputait aux uns et aux autres.

Je partageais les bancs de la défense avec, excusez du peu, Olivier Schnerb, Olivier Metzner, Jean-Pierre Versini-Campinchi, Patrick Maisonneuve, Franck Berton, Jean-Paul Teyssonnière, Daniel Voguet, Hervé Tourniquet, …

Le procès s’engagea devant la 11ème chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Paris et on doit à la vérité de dire que les premières semaines furent particulièrement tendues, la défense ressentant unanimement à tort ou à raison une forte hostilité de la part du collège des magistrats.

Et alors que les plaidoiries allaient s’ouvrir, Jean-Pierre Versini-Campinchi découvrit au détour d’un ancien dossier que la Présidente du Tribunal avait dans cette autre affaire par les motifs d’un jugement auquel elle avait participé comme assesseur, énoncé un avis défavorable, préjugeant de la fraude contre l’un des prévenus du procès en cours.

Quoique la démarche soit délicate et bien évidemment difficile, surtout arrivé à un stade aussi avancé du procès, Jean-Pierre Versini-Campinchi avec notre accord déposa une requête en récusation de la Présidente du tribunal et le premier Président de la Cour d’appel y fit droit, si bien que le procès explosa en vol ! Il fallait le recommencer.

Curieusement, plusieurs magistrats de Paris manifestèrent contre cette situation par solidarité avec la présidente du tribunal que sa récusation contrariait beaucoup, ce qui se conçoit aisément, et ceci nous valu avec Hervé Tourniquet, Daniel Voguet et Jean-Paul Teyssonnière, de nous en inquiéter par voie de communiqué.

http://www.humanite.fr/node/411389

Il était en effet préoccupant de voir des magistrats manifester contre une décision de l’un des leurs prise en application du droit. Non pas que nous suspections que le Tribunal ferait preuve d’impartialité, mais il fallait bien au contraire le mettre à l’abri d’une telle suspicion, les apparences en la matière étant essentielles.

Le procès reprit quelques mois plus tard devant la 11ème chambre correctionnelle du tribunal de Paris, autrement composée. D’autre part, le représentant du Parquet n’était plus le même.

Pour quelle raison l’audience se passa dans un tout autre climat ? Pour quelle raison le Parquet adopta-t-il une toute autre attitude alors qu’il est un et indivisible ? Mystère… mais c’est bien là la magie des procès qui  sont autant le fait des hommes que celui des institutions impersonnelles.

Au bout du compte, nous obtînmes une relaxe générale pour tous les prévenus qui avaient été mis en cause à raison de leur appartenance au Parti communiste, au journal l’Humanité, à la fête de l’Humanité, et au Salon Espace Collectivité.

Il ne fut pas relevé appel du jugement par le Parquet et cette affaire se termina ainsi.

Le Parti communiste français n’a ainsi jamais été condamné pour avoir participé à une entreprise de financement occulte, quoiqu’auraient aimé pouvoir dire ses détracteurs.

Manufrance

La prestigieuse et célèbre entreprise Manufrance, Manufacture Française d’Armes et Cycles de St.Etienne, première société française de vente par correspondance depuis 1885 était située dans la ville industrielle de Saint-Étienne. Essentiellement spécialisée dans les fusils de chasse et les bicyclettes, elle a aussi vendu d’autres produits, allant de la canne à pêche aux articles ménagers.

Léguée en 1970 par la famille de ses fondateurs à la ville de Saint Etienne, la société connut d’importants déboires qui conduisirent à sa mise en règlement judiciaire en 1979.

L’activité se poursuivit de difficultés en difficultés à travers la Société nouvelle Manufrance sous des gestions diverses jusqu’à ce qu’une ultime tentative de sauvetage vienne  du personnel lui-même avec la SCOPD Manufrance en 1982.

Malgré les soutiens généreux des gouvernements Mauroy puis Fabius, l’entreprise ne réussit pas à se redresser et capitula en 1985, sa liquidation judiciaire laissant de nombreux créanciers impayés.

Après une très longue occupation des usines, de nombreux dirigeants furent alors poursuivis en justice,  dont le  directeur général de la SCOPD dont j’eus l’honneur d’être l’avocat. Lire la suite

Le Parisien Libéré

A la fin des années 1970, la presse écrite est en crise, à divers titres.

Le groupe Amaury  qui édite Le Parisien Libéré est agité, les organisations syndicales toujours actives dans le secteur de la presse s’y  montrent très offensives.

Des commandos de travailleurs s’en prennent régulièrement aux véhicules qui assurent la livraison à Paris des exemplaires du journal dans les kiosques ou dans les librairies. Ils les arrêtent, s’emparent de leurs cargaisons, qu’ils jettent et dispersent sur la voie publique.

Las, la justice s’en mêle et plusieurs de ces travailleurs sont renvoyés en correctionnelle sous la prévention de vol. Lire la suite

Le procès du CES Edouard Pailleron

Le 6 février 1973, un incendie criminel ravage le collège d’enseignement supérieur Edouard Pailleron. Il provoquera la mort de 20 personnes dont 16 enfants. Le bilan est dû à la vitesse de propagation des flammes et surtout à la conception de l’établissement. Cet évènement aura pour conséquence la destruction des très nombreux collèges construits sur le même modèle et leur remplacement par de nouveaux bâtiments. Lire la suite